Le retour des sites statiques

#Python #Django #Web

À l’époque où j’ai commencé à faire des sites internet, tout le monde (ou presque) faisait ce qu’on a appelé plus tard des sites statiques. Puis est arrivée l’ère des CMS (au sens large: Wordpress, SPIP, Joomla, …) et/ou des frameworks web (Django, Ruby on Rails, Zend, …).

L’hydre du bricolage sous Dreamweaver était terrassée, et tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Et pourtant… si on regarde attentivement ce qui se passe actuellement, on assiste à un retour - timide mais indéniable - du site statique.

Alors… nostalgie déplacée de quelques passéistes ou nouveau trend dans la conception web? Étant donné que les personnes faisant le pas se recrutent plutôt dans les geeks purs et durs, la première explication semble discutable.

Pour mieux comprendre ce revirement, j’ai profité de quelques sites à concevoir ces derniers mois pour faire du statique… et vous proposer un petit retour d’expérience.

Terrain de jeu

Mon terrain de jeu s’est composé essentiellement de:

Vraies et fausses évidences

Quand on pense site statique, on pense presque immédiatement

Ces avantages sont bien réels, mais finalement assez anecdotiques. On passe normalement plus de temps à concevoir et tenir à jour le site qu’à le déployer, on peut faire des sites dynamiques très rapides, et le prix de l’hébergement a bien chuté ces dernières années.

On pourrait aussi penser que:

La vraie surprise (en tout cas pour moi…)

En concevant un site statique moderne, on va écrire un peu de code, des templates html, du css et des fichiers de contenu. Comme on n’est pas des sauvages, on va organiser tout ça joliment dans des répertoires et sous-répertoires et utiliser un système de gestion de versions.

Et ce que je n’avais pas vu venir, c’est que cet outil va prendre la place de l’interface d’administration du CMS, mais en bien mieux:

On pourrait continuer longtemps, mais pour moi une constatation s’impose: après quelques mois déjà, je commence à me sentir à l’étroit dans les interfaces des CMS que j’utilise, et la souplesse d’un git me manque…

En plus de ces avantages, j’ai constaté une autre chose: en générant localement un site statique, j’hésite beaucoup moins à expérimenter avec le code et le contenu du site: je n’ai pas peur des plantages, failles de sécurités et autres problèmes sur le serveur… et je sais que je pourrai très facilement revenir en arrière si nécessaire!

Et l’ergonomie?

Aucun doute, l’édition locale de fichiers en langage de balisage léger avec gestion de version demande un peu d’apprentissage avant de devenir efficace.

Plus que l’utilisation de l’éditeur WYSIWYG de Wordpress en tout cas… mais est-ce vraiment plus difficile à prendre en main que l’interface d’administration d’un Typo3? Ça reste à prouver…

De plus, les systèmes de gestion de versions sont actuellement optimisés pour l’utilisation par des développeurs. Des outils comme Github montrent ce qu’il est possible de faire dans ce cas.

Mais si on réfléchissait à la mise en place d’un système de gestion de versions (ou d’une interface vers un système existant - à la github) optimisé pour l’entretien et la rédaction d’un site web, on pourrait probablement baisser le seuil d’entrée de plusieurs crans…

Ma conclusion (du moment)

Dans certains cas, le dynamique reste incontournable:

Mais pour de nombreux sites perso ou institutionnels, il me semble que le site statique tel que décrit ci-dessus est une alternative à prendre très sérieusement en considération… bien qu’elle manque encore un peu d’outillage la mettant à la portée d’un plus grand public.